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Une nouvelle étude révèle que la consommation d’amandes améliore le niveau de certaines hormones régulatrices de l’appétit chez des adultes en surpoids et obèses

Les amandes contribuent à réduire la réponse glycémique et la résistance à l’insuline

9/1/2022

Paris, 9 janvier 2023 – La régulation de l’appétit et le contrôle du poids sont des questions complexes. On ne mange pas que pour apaiser sa faim, mais aussi pour diverses raisons susceptibles de provoquer surpoids ou obésité, telles que le stress, l’ennui ou encore l’excitation. La lutte contre le surpoids et l’obésité nécessite une approche multidimensionnelle et novatrice. C’est précisément l'approche développée dans cette nouvelle étude sur les amandes. Menée auprès d’adultes en surpoids ou obèses, elle a montré que la consommation d’amandes contribuait à améliorer le niveau de certaines hormones essentielles dans la régulation de l’appétit.1

La prévalence du surpoids et de l'obésité sont devenus des enjeux de santé publique. Moduler l’appétit en améliorant les réponses hormonales est une approche prometteuse pour mieux contrôler le poids. Les amandes pourraient ainsi représenter un ajout simple et efficace dans les régimes qui visent à la perte de poids. Les amandes constituent d’ailleurs un savoureux paradoxe : malgré leur densité calorique, elles n’augmentent ni la masse corporelle, ni l’indice de masse corporelle (IMC), ni la graisse corporelle. Leur consommation pourrait même contribuer à diminuer le tour de taille.2

Menée par des chercheurs en nutrition australiens, cette nouvelle étude avait pour objectif de mieux comprendre comment la consommation d’amandes pourrait permettre un contrôle du poids plus efficace. La Dre Alison Coates et ses collègues ont étudié l’influence des amandes sur l’appétit et les hormones qui contribuent à sa régulation. Cette étude a été soutenue par la Collective des Amandes de Californie.

« Chaque individu réagit à sa manière à différents aliments », explique la Dre Coates, professeure de nutrition humaine et directrice de l’Alliance pour la recherche sur l’exercice physique, la nutrition et l’activité au sein de la South Australia University. « Les calories sont une chose, mais ce n’est pas la seule donnée à prendre en compte. Notre compréhension évolue à mesure que des chercheurs en nutrition appliquent de nouvelles méthodes scientifiques pour étudier ces sujets fondamentaux. Ainsi, les consommateurs d’oléagineux, par exemple d’amandes, sont moins sujets à l’obésité. Mais quelles sont les particularités des amandes? C’est ce que l’on souhaitait savoir. Notre hypothèse de recherche était un potentiel bénéfice au plan hormonal lorsque l’on intègre des amandes dans un régime alimentaire ».

Dans son étude, la Dre Coates avance donc l’hypothèse que la consommation d’amandes aurait un effet positif sur les hormones régulatrices de l’appétit et sur la perception de l’appétit chez les participants. Les chercheurs souhaitaient aussi savoir si un en-cas d’amandes, par rapport à un en-cas standard composé de glucides, pouvait réduire la prise calorique ultérieure des participants.

140 individus âgés de 47,5 ans (+ 10,8 ans), en surpoids ou obèses, ont participé à l’étude (42 hommes et 98 femmes). Les participants ont consommé soit des amandes naturelles entières non salées avec leur peau (groupe expérimental) soit une barre de céréales aux fruits cuite au four (groupe de contrôle). Le niveau des hormones ayant un rôle dans la régulation de l’appétit et le niveau d’appétit déclaré ont ensuite été relevés chez les participants sur une période de deux heures. La portion était constituée d’environ 30 à 50 grammes d’amandes (selon l’apport en calories de chaque participant). Un sous- groupe de participants a ensuite eu accès pendant 30 minutes à un buffet. Ils ont été invités de façon individuelle à dîner gratuitement. Le niveau d’appétit a été mesuré à l'issue du buffet. Les scientifiques cherchaient à savoir si la consommation d’amandes, par rapport à la consommation d’un en-cas composé de glucides, avait une influence sur la quantité de nourriture consommée pendant le buffet.

Ils ont mesuré le niveau des hormones qui régulent l’appétit : la ghréline, le polypeptide insulinotrope dépendant du glucose, le glucagon-like peptide-1, la leptine, le polypeptide pancréatique, le peptide YY, le peptide C, le glucagon et la cholécystokinine.

La réponse du peptide-C est 47 % plus faible avec les amandes, par rapport à l’en-cas composé de glucides (p < 0,001). Cette activité moindre du peptide-C indique une réponse insulinique plus basse, ce qui pourrait avoir des implications sur le développement d’un diabète ou d’une maladie cardiovasculaire. Ainsi, les amandes sont susceptibles de réduire la réponse glycémique et, avec le temps, de contribuer à réduire la résistance à l’insuline lorsqu’elles sont consommées avec des aliments ou un repas riche en glucides. De plus, les réponses du polypeptide insulinotrope dépendant du glucose, du glucagon et du polypeptide pancréatique sont plus élevées dans le groupe ayant consommé des amandes, par rapport au groupe ayant consommé l’en-cas composé de glucides (respectivement 17,8 %, p = 0,005 ; 38,74 %, p < 0,001 ; 44,5 %, p < 0,001). Le glucagon promeut la satiété et peut faciliter la perte de poids, tandis que le polypeptide pancréatique réduit l’appétit, les apports nutritionnels et contribue à maintenir les aliments plus longtemps dans l’estomac.

En revanche, les réponses de la cholécystokinine, de la ghréline, du glucagon-like peptide-1, de la leptine et du peptide YY ne diffèrent pas entre le groupe ayant consommé des amandes et le groupe ayant consommé la barre de céréales. Aucune différence significative n'a été relevée entre les 2 groupes sur le plan de l’appétit déclaré. Cependant, le groupe expérimental ayant mangé des amandes a consommé environ 100 calories de moins pendant le buffet, mais ce résultat n’est pas statistiquement significatif (il s’agit plus précisément d’une réduction de 72 calories).

La régulation de l’appétit est un phénomène complexe. Réduire la consommation de calories peut s’avérer important d’un point de vue clinique ou dans une perspective de santé publique à long terme.

« En matière de contrôle du poids, il faut par exemple réfléchir aux implications d’une réduction de calories quotidienne sur un an, explique la Dre Coates. Cela peut contribuer à inverser de manière positive la prise de poids graduelle et presque imperceptible que connaissent beaucoup de gens chaque année, et ce tout au long de leur vie. Les amandes suscitent de nombreux espoirs : c’est passionnant.

Elles peuvent nous aider à repenser les politiques de santé publique en ce domaine ».

Si la réponse de plusieurs hormones importantes dans la régulation de l’appétit a été favorable au sein du groupe ayant consommé des amandes, elle ne s’est pas traduite par une diminution de l’appétit déclaré. La prise calorique à court terme n’a pas non plus été réduite de manière significative sur le plan statistique. Ces résultats ne sont pas pour autant surprenants. « Des études antérieures nous expliquent qu’il n’y a souvent pas de corrélation directe entre les hormones de l’appétit, l’estimation de l’appétit et l’apport énergétique ultérieur », précise la Dre Coates. De plus, l’obésité étant caractérisée par une résistance aux hormones régulant l’appétit, il est possible qu’il existe une discordance entre les signaux hormonaux corporels et la perception de la satiété chez les individus en surpoids ou obèses. Quoi qu’il en soit, le profil nutritionnel des amandes a possiblement contribué à la sensation de satiété expliquant la consommation moindre de calories de ces participants pendant le buffet. Une portion de 30 grammes d’amandes, c’est 6 grammes de protéines et une bonne source de fibres.

Si les résultats de cette étude sont encourageants, il existe toutefois quelques limitations. Un nombre réduit de participants a pu prendre part à l’étape du buffet en raison des restrictions liées à la COVID-19. De plus, comme il a déjà été mentionné, tous les participants avaient une masse corporelle élevée. Les recherches futures devront étudier la réponse d'individus de poids normal à la consommation d’un en- cas d’amandes, mais aussi analyser les possibles implications en matière de prévention du surpoids et de l’obésité. Enfin, l’équipe de recherche conseille de s’intéresser à l’avenir aux implications de ces données pour la régulation de l’appétit à long terme.

En conclusion, l’étude indique que la consommation d’amandes a amélioré les réponses hormonales, ce que traduisent un meilleur contrôle de la sécrétion d’insuline et une meilleure régulation de la glycémie. Les consommateurs réguliers d’amandes sont également plus susceptibles de réduire leur apport calorique et de mieux contrôler leur poids.

Commentaire du Dr Laurence PLUMEY, médecin nutritionniste :

« La régulation de l’appétit est toujours difficile à explorer surtout sur des sujets en surpoids dont on sait que les résistances à l’action des régulateurs d’appétit sont nombreuses. Ces résultats sont encourageants surtout concernant la baisse du peptide C, confirmant l’intérêt des amandes dans la régulation de la glycémie (index glycémique bas) y compris lors d’un repas. Au-delà de ces conclusions, plusieurs études ont démontré que les amandes contribuent à la satiété, qu’il est très utile de les recommander en collation l’après-midi pour limiter la prise alimentaire du soir – comportement essentiel pour contrôler son poids. »

Une part de 28 grammes d’amandes apporte 4 grammes de fibres et 15 nutriments essentiels, parmi lesquels 77 mg de magnésium (18,3 % des VNR), 210 mg de potassium (10 % des VNR) et 7,2 mg de vitamine E (50% des VNR). Elles représentent donc un en-cas parfait pour contrôler son poids.

1 Carter, S., Hill, A. M., Buckley, J. D., Tan, S., Rogers, G. B., & Coates, A. M. Acute feeding with almonds compared to a carbohydrate-based snack improves appetite-regulating hormones with no effect on self-reported appetite sensations: A randomized controlled trial. (2022). European Journal of Nutrition. https://doi.org/10.1007/s00394- 022-03027-2   2 Fernandez-Rodriguez, R., Mesas, A. E., Garrido-Miguel, M., Martinez-Ortega, I. A., Jimenez-Lopez, E., & Martinez- Vizcaino, V. (2021). The relationship of tree nuts and peanuts with adiposity parameters: A systematic review and network meta-analysis. Nutrients, 13(7), 2251. https://doi.org/10.3390/nu13072251

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