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Une étude récente semble indiquer que la consommation d’amandes améliore le contrôle de la glycémie chez les sujets jeunes en prédiabète

Des chercheurs pensent que la consommation d’amandes pourrait aider à atteindre un meilleur taux d’HbA1c et de lipides sanguins chez les jeunes adultes et les adolescents atteints de prédiabète

5/11/2021

Au cours des 40 dernières années, le nombre de personnes atteintes de diabète dans le monde a quadruplé1. La France ne fait pas figure d’exception. Alors que l’on estimait à 3,5 millions le nombre de Français atteints de diabète en 20092, ils étaient déjà, dix ans après, un million de plus3.  La Journée Mondiale du Diabète, le 14 novembre prochain, est l’occasion de parler nutrition et de s’intéresser, entre autres, aux aliments sains qui peuvent consommer les personnes atteintes de diabète.

En effet, l’amande peut être une option d’en-cas délicieuse… et judicieuse. Une récente étude montre4 que l’intégration d’amandes en en-cas pourrait contribuer à l’amélioration du métabolisme glucidique chez les adolescents et les jeunes adultes atteints de prédiabète.

L’essai clinique randomisé contrôlé conduit à Mumbai (Inde) visait à déterminer les effets de la consommation d’amandes sur les facteurs de la dysfonction métabolique, comprenant la glycémie, les lipides, l’insuline et certains marqueurs inflammatoires, chez des adolescents et jeunes adultes (16-25 ans) atteints de prédiabète. Il s’agit d’un essai randomisé avec groupe de contrôle réalisé auprès de 275 participants (59 de sexe masculin, 216 de sexe féminin) souffrant d’une mauvaise régulation du métabolisme glucidique et en état de prédiabète. Au début de l’étude, ont été mesurés le poids, la taille, le tour de taille et le tour de hanches des participants ; des échantillons de sang ont également été prélevés à jeun. De plus, les participants ont été soumis à un test de tolérance au glucose, ainsi qu’à un bilan lipidique.

Les sujets du groupe amandes (n=107) ont consommé 56 grammes d’amandes par jour (environ deux portions de 30 grammes, soit ~340 calories) pendant trois mois. Les sujets du groupe contrôle (n=112) ont consommé un en-cas équivalent sur le plan calorique, habituellement consommé dans le groupe d’âge ciblé. Dans les deux groupes, les amandes ou l’en-cas représentaient environ 20 % de leur apport calorique total.

Les participants ont été surveillés tout au long de l’étude, afin de s’assurer qu’ils consommaient bien les aliments requis. À l’issue de l’étude, les patients ont déclaré leurs prises alimentaires et les mêmes mesures et bilans sanguins ont été effectués. Des estimations des apports alimentaires ont été faites, et les mesures et prélèvements sanguins ont été à nouveau effectués.

Au sein du groupe amandes, le taux d’HbA1c (qui permet d’évaluer l'équilibre glycémique sur les 3 mois précédents et constitue un critère du diagnostic de prédiabète ou de diabète) était significativement plus bas que dans le groupe de contrôle. Un résultat important puisqu’une meilleure régulation du métabolisme glucidique au stade prédiabétique peut permettre de prévenir ou de retarder l’apparition du diabète. On note également que les sujets du groupe amandes présentaient une baisse significative du taux de cholestérol total et de cholestérol LDL (« mauvais » cholestérol) par rapport au groupe contrôle, tout en maintenant des taux de cholestérol HDL, protecteurs, satisfaisants.

Aucune variation n’a été constatée dans les deux groupes entre le début et la fin de l’essai, concernant les mesures de poids, de taille, de tour de taille et de tour de hanches, de marqueurs biochimiques et d’apports en macronutriments. Les marqueurs inflammatoires (TNF-α et IL-6) ont diminué au sein du groupe amandes et augmenté dans le groupe contrôle, sans que ce résultat ne soit statistiquement significatif. Le taux de glucose à jeun des sujets du groupe contrôle était réduit de façon significative à l’issue de l’étude. Dans le groupe amandes, le rapport glucose/insuline à jeun a diminué, alors qu’il augmentait dans le groupe contrôle, sans que ce résultat ne soit statistiquement significatif.

« Des changements de mode de vie, et notamment, une meilleure alimentation et des activités physiques adaptées aux adolescents et jeunes adultes, peuvent empêcher l’évolution du prédiabète en diabète de type 2. Les résultats de cette étude montrent que ces changements n’ont pas besoin d’être radicaux : deux portions d’amandes par jour peuvent faire la différence. Il s’agit de résultats très prometteurs, qui montrent que les amandes ont permis d’atteindre de meilleurs taux de cholestérol total et de cholestérol LDL et de réduire le taux d’HbA1c en 12 semaines seulement », déclare la responsable de l’étude, le docteur Jagmeet Madan, professeure et chercheuse principale au Sir Vithaldis Thackersey College of Home Science (université autonome) de la SNDT Women’s University (Mumbai).

Parmi les limites de cette étude, on se doit de noter qu’elle n’a pu être effectuée en aveugle. De plus, les études portant sur le comportement alimentaire sont susceptibles d’induire des modifications du comportement dans les deux groupes, dans la mesure où les participants sont informés des risques encourus au cours du processus de recrutement. Des recherches complémentaires sont nécessaires pour mesurer les effets de la consommation d’amandes sur les mêmes variables dans d’autres groupes d’âges et d’autres groupes ethniques.

Ces résultats rejoignent ceux d’une autre étude5, qui examinait le rôle potentiel de la consommation d’amandes chez les jeunes. Des chercheurs de l’Université de Californie à Merced ont démontré, à l’occasion d’une étude financée par la Collective des Amandes de Californie, qu’une collation matinale d’amandes pouvait représenter une alternative intéressante pour les étudiants qui sautaient le petit-déjeuner. Au sein d’un groupe composé d’étudiants de première année qui, en majorité, ne prenaient pas de petit-déjeuner (73 individus des deux sexes, âgés de 18 à 19 ans), une collation matinale d’amandes ou de biscuits Graham permettait de réduire le taux de cholestérol total et d’améliorer la glycémie à jeun. Les sujets consommant des amandes ont conservé de meilleurs taux de cholestérol HDL (“bon cholestérol”) et présenté de meilleurs résultats aux mesures de régulation de la glycémie au cours de cette étude réalisée sur 8 semaines, soit :

  • Une Aire sous la courbe inférieure de 13 % pour la glycémie à 2 heures
  • Un Indice de résistance à l’insuline inférieur de 34 %
  • Un Indice de Matsuda 82 % plus élevé lors des tests oraux de résistance au glucose ; il s’agit d’une estimation sommaire de la sensibilité à l’insuline. Cet indice a quasiment doublé chez les individus du groupe amandes.
  • Un meilleur maintien du taux de cholestérol HDL. Les deux groupes ont vu une réduction du cholestérol HDL, mais il a diminué de 13,5 % chez le groupe amande contre 24,5 % chez le groupe biscuits Graham.

Les amandes assurent un apport en fibres (12,5 / 3,8 g pour 100 g / portion de 30 g) et en 15 nutriments essentiels, dont (pour 100 g / portion de 30 g) : magnésium (270 / 81 mg), potassium (733 / 220 mg), et vitamine E (25,6 / 7,7 mg), ce qui en fait un en-cas idéal, riche en nutriments, pour les personnes souffrant de troubles de la tolérance au glucose ou de diabète de type 2.

“Les dérives alimentaires et la sédentarité croissante favorisent l’accélération des cas de surpoids et d’obésité – ainsi que du diabète et des maladies cardio-vasculaires. Pour éviter et limiter les stratégies médicamenteuses, le suivi de bonnes habitudes alimentaires et d’une augmentation de l’activité physique sont des remparts essentiels à mettre en place en prévention primaire et secondaire. Le simple fait de diviser par deux sa consommation de produits et de boissons sucrés, de manger des légumes à chaque repas et de privilégier la belle poignée d’amandes (23 amandes soit 30g) en collation contribue au maintien d'un taux de glucose sanguin stable. Au fil du temps, cela peut se traduire par une amélioration des taux de HBA1C, comme le montre cette dernière étude. Une marche quotidienne d’au moins 30 mn est également bénéfique. Des gestes simples, faciles et à la portée de tous.”

Dr Laurence PLUMEY. Le diabète : une maladie en pleine inflation.

L’étude en bref :

L’étude

  • L’étude est un essai parallèle randomisé sur 275 participants (59 de sexe masculin, 216 de sexe féminin) souffrant d’un déficit du métabolisme glucidique (prédiabète). Les participants présentent une glycémie et/ou un taux d’insuline à jeun et postprandiaux élevés (glycémie à jeun [100-125 mg/dl], à 2 heures [140-199 mg/dl], insuline à jeun [=15 mUI/ml) / insuline postprandiale [=80 mUI/ml]).
  • Au début de l’étude, ont été mesurés le poids, la taille, le tour de taille et le tour de hanches des participants ; des échantillons de sang ont également été prélevés à jeun. De plus, les participants ont été soumis à un test de tolérance au glucose, et leurs bilans lipidiques ont été réalisés.
  • Une analyse sanguine complète a été effectuée afin d’obtenir un hémogramme complet, comprenant hémoglobine, leucocytes, hématies, plaquettes, nombre moyen de plaquettes, volume globulaire moyen (VGM), teneur globulaire moyenne en hémoglobine (TGMH) et teneur corpusculaire moyenne en hémoglobine (TCMH).
  • Les sujets du groupe amandes (n=107) ont consommé 56 grammes d’amandes (environ deux portions, soit ~340 calories) pendant trois mois. Les sujets du groupe contrôle (n=112) ont consommé un en-cas équivalent sur le plan calorique, très répandu en Inde. Proposé sous deux formes différentes pour éviter la monotonie gustative, cet en-cas était composé de farine de froment complète, de farine de pois chiche, de sel, et d’épices indiennes. Au cours de l’étude de 90 jours, les participants étaient surveillés, pour garantir qu’ils mangeaient bien les amandes ou les en-cas.
  • À la fin de l’étude (3 mois) ont été faites des estimations des apports alimentaires, et les mesures et prélèvements sanguins ont été à nouveau effectués.

 Résultats

  • Les taux d’HbA1c montrent une baisse statistiquement significative au sein du groupe amandes en comparaison avec le groupe contrôle.
  • Le rapport glycémie à jeun / insuline à jeun montre une baisse parmi les sujets du groupe amande comparé au groupe contrôle, mais celle-ci n’est pas statistiquement significative. La glycémie est significativement réduite dans le groupe contrôle par comparaison au groupe amandes.
  • On ne relève, à la fin de l’étude, aucune différence significative d’HOMA-IR par rapport aux valeurs de référence, que ce soit entre les deux groupes ou au sein de chaque groupe.
  • Les autres marqueurs biologiques du métabolisme glucidique ne montrent aucune différence significative entre le groupe amandes et le groupe contrôle en comparant le début et la fin de l’intervention.
  • On relève une baisse statistiquement significative du taux de cholestérol total et de cholestérol LDL dans le groupe amande comparé au groupe contrôle. On note une hausse du taux de cholestérol HDL, une baisse du taux de triglycérides et une baisse du taux de cholestérol VLDL-c (lipoprotéine de très basse densité) dans le groupe amandes par rapport au groupe contrôle, mais ces éléments ne sont pas statistiquement significatifs.

Conclusion

Les amandes ont un effet sur le métabolisme glucidique en réduisant le taux d’HbA1c chez les adolescents et les jeunes adultes d’Inde en risque de diabète, en 12 semaines seulement. Utilisées en en-cas, elles contribuent également à la lutte contre les dyslipidémies en faisant baisser le taux de cholestérol total et de cholestérol LDL tout en maintenant des taux de cholestérol HDL adéquats. Les amandes peuvent constituer une alternative de collation et être incluses dans une stratégie alimentaire visant à prévenir ou retarder le développement du diabète, notamment chez les populations les plus jeunes.

Omnicom PR Group

Noemie Mourot – noemie.mourot@omnicomprgroup.com - +44 758 616 0981

1 Sommet Mondial sur le diabète 2021 de l’OMS 2021 https://www.who.int/fr/news/item/14-04-2021-new-who-global-compact-to-speed-up-action-to-tackle-diabetes 2 Assurance Maladie (2017), Rapport au ministre chargé de la Sécurité sociale et au Parlement sur l’évolution des charges et des produits de l’Assurance Maladie au titre 3 Fédération internationale du diabète, https://www.diabetesatlas.org/fr/sections/demographic-and-geographic-outline.html 4 Madan J, Desai S, Moitra P, Salis S, Agashe S, Battalwar R, Mehta A, Kamble R, Kalita S, Phatak AG, Udipi SA, Vaidya RA et Vaidya AB (2021) Effect of Almond Consumption on Metabolic Risk Factors—Glucose Metabolism, Hyperinsulinemia, Selected Markers of Inflammation: A Randomized Controlled Trial in Adolescents and Young Adults. Front. Nutr. 8:668622. doi: 10.3389/fnut.2021.66862 5 Dhillon J, Thorwald M, de la Cruz N, Vu E, Asghar SA, Kuse Q, Rios LKD, Ortiz RM. Glucoregulatory and cardiometabolic profiles of almond vs. cracker snacking for 8 weeks in young adults: A randomized controlled trial. Nutrients 2018; 10(8): 960. https://doi.org/10.3390/nu10080960.